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  • Aude

Exposer vos enfants à une 2ème langue ou comment booster leurs capacités cognitives.

Publication d 'origine:

http://educavox.fr/formation/analyse/les-avantages-du-bilinguisme-un-resume-de-l-etat-actuel-des-recherches

"Les avantages du bilinguisme"


A l’heure où il est possible de se rendre à peu près partout sur la planète en une journée, où l’information se partage dans toutes les langues quasi-instantanément et dans un monde professionnel où la non-maîtrise d’une seconde langue devient presque une tare, il est normal que l’on se pose la question des avantages et des inconvénients du bilinguisme, et en général de l'exposition aux langues étrangères.


Dans ce contexte, l’enseignement d’une seconde langue devient alors un véritable enjeu stratégique pour l’avenir de nos enfants. A la lecture de ces premières lignes, vous vous demanderez certainement pourquoi toutes les écoles de la planète ne sont pas passées à l’enseignement bilingue. Outre un problème de moyens humains (et donc économique), la réticence à enseigner deux langues précocement vient d’une vieille croyance selon laquelle apprendre deux langues très tôt provoquerait un retard cognitif, ou tout au moins un retard langagier. Depuis les neurosciences ont démontré que le cerveau est plastique, c’est-à-dire qu’il se « modifie » au fur et à mesure que nous apprenons. De ce fait, notre capacité de mémorisation serait quasiment illimitée.

Ceci est dû à ce que l’on appelle la plasticité cérébrale. Il faut savoir que, de manière simplifiée, les informations se transmettent dans le cerveau par le biais de routes : les neurones. Chaque fois que nous apprenons quelque chose de nouveau, ces circuits nerveux se modifient. Ainsi, plus on fait travailler certaines connexions plus elles sont performantes, moins on les fait travailler plus elles se détériorent. Par exemple, si vous apprenez un nouveau mot, de nouvelles connexions se créent. Plus vous utilisez ce mot, plus le chemin d’accès à ce mot dans votre cerveau s’améliore et plus vous le retrouvez facilement. C’est un peu comme si vous étiez dans un champ de hautes herbes. Plus vous passez par un endroit, plus le chemin est marqué par votre passage et plus il est facile de le retrouver. A l’inverse, un chemin que vous empruntez peu sera moins marqué donc peu évident à retrouver et un chemin que vous n’utilisez pas finira par être recouvert par les herbes et oublié.


Une série d’études débutées en 2001 a permis de prouver que les enfants faisant l’acquisition d’une seconde langue avant 10 ans connaissent le même développement langagier que les enfants n’acquérant qu’une seule langue. Il n’existe donc aucun danger à proposer un enseignement bilingue précoce à des enfants.


Bien au contraire, l’état actuel des connaissances sur le bilinguisme laisse apparaître que le fait d’apprendre deux langues très tôt offre de nombreux avantages pour l’apprenant.


A) Le bilinguisme permet de développer des facilités d’adaptation précoces

Deux études menées en 1999 puis 2009 ont confirmé une facilité d’adaptation aux changements de règles chez des enfants bilingues de 7 mois à 5 ans.


B) Le bilinguisme permet de développer une attention plus sélective d’où une meilleure concentration

Les enfants bilingues précoces sont capables de fixer leur attention sur un objectif précis et inhiber les éléments perturbateurs. Ceci a notamment été démontré par deux expériences.


C) Les bilingues aurait une meilleure santé mentale que les monolingues

Les chercheurs ont constatés que les personnes multilingues ayant développé la maladie d’Alzheimer et des démences l’ont fait 4,5 ans après les personnes ne parlant qu’une seule langue.


D) Le bilinguisme améliore la créativité

En 2010, des chercheurs ont demandé à des enfants de 4 à 5 ans (bilingues et monolingues) de dessiner soit une maison soit une fleur fantastique. L’examen des dessins a montré que les enfants bilingues étaient plus imaginatifs, plus créatifs et qu’ils maîtrisaient mieux les concepts abstraits. Par exemple, alors que les enfants monolingues dessinaient des fleurs sans pétale, les enfants bilingues dessinaient des hybrides imaginaires tels que des « fleurs cerfs-volants ».


E) Les bilingues sont plus performants dans les tâches de planification et de résolution de problèmes

Une étude menée sur des adultes (bilingues et monolingues) a permis de mettre en évidence le fait que les personnes maîtrisant deux langues se sont montrées plus rapides et performantes sur des tâches cognitives complexes faisant appel aux fonctions de contrôle exécutif telles que la planification et le raisonnement.


F) Le bilinguisme entraine une ouverture d’esprit

Cela peut paraitre trivial mais le bilinguisme est forcément associé à un biculturalisme. Quand on apprend une nouvelle langue, on apprend le système de pensée et la culture inhérente qui lui sont propres. Apprendre une langue nouvelle revient à ouvrir son esprit à différents systèmes de pensée.

Il apparaît donc clairement que l’enseignement bilingue possède de nombreux avantages sur le plan cognitif et offre à l’apprenant des facilités pour sa vie future : voyages, travail, etc.


Alors, quel est le meilleur moment d'exposer un enfant à une 2ème langue?


Il n’y a pas de seuil critique pour apprendre une seconde langue. On peut le faire toute sa vie. Cependant, il existe une période dite « sensible » (entre 0 et 10 ans, plus encore entre 0 et 3 ans) pendant laquelle un jeune a des facilités d’apprentissage.

Les nourrissons sont réceptifs très tôt aux phonèmes, ces unités typiques de langage. On a mis en évidence le fait qu’à la naissance un bébé est capable de distinguer les phonèmes de n’importe quelle langue. Cependant, cette capacité ne dure pas. A l’âge d’un an, l’enfant ne possèdera plus que le répertoire phonétique de la langue qu’il a entendue.


Dans ce sens, plus un enfant aura été mis en contact avec diverses langues très jeunes plus sa capacité à différencier les sons des autres langues sera importante.


"Nous ne naissons pas avec la capacité de parler une langue donnée. Nous naissons avec la capacité de parler n’importe quelle langue." Noam Chomsky

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